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Vous projetez d’acheter un véhicule électrique, mais vous hésitez, car votre immeuble collectif n’est pas encore équipé de dispositifs de recharge ? Vous conduisez un modèle électrique et vous emménagez dans un nouvel immeuble ? Voici ce que vous devez savoir sur la procédure à suivre pour faire valoir votre «droit à la prise» dans le parc de stationnement, et faire installer une recharge de voiture électrique dans la copropriété !
Coût du « plein d’électricité » dérisoire (en moyenne 2 € pour 100 km), zéro émissions polluantes, silence à l’usage, facilite de fonctionnement... Les voitures électriques ont de nombreux atouts de leur côté ! Et même si leur part de marché demeure encore assez faible (1,2 % en 2017), ces véhicules connaissent un succès grandissant en France, notamment grâce au soutien public qui propose un bonus écologique de 6 000 € pour l’achat d’une voiture électrique, porté à 8 500 € si elle remplace un véhicule essence ou diesel.
En outre, les nouveaux modèles électriques sont bien plus performants qu’auparavant avec une autonomie qui dépasse désormais 400 km, et moins onéreux avec la chute du coût de fabrication des batteries. C’est pourquoi les constructeurs automobiles s’attendent à ce que les voitures électriques représentent au moins 10 % des modèles vendus en 2025. A plus long terme, suite à l’interdiction à la vente des voitures diesel et essence en 2040, les modèles électriques devraient occuper à cette date l’ensemble du marché !
Il existe plusieurs modes de recharge possibles mais seulement deux sont utilisés dans les immeubles de copropriété :
Avec une prise domestique, l’alimentation est limitée à une intensité de 8A, d’où un temps de recharge très long dépassant douze heures. Avec une prise renforcée ou une borne de recharge en revanche, l’intensité peut atteindre 15A, 30A voire 50A. Ce qui réduit le temps de recharge complète du véhicule de façon considérable, à moins d’une heure sur certains modèles !
Pour plus de simplicité et réduire les coûts des travaux, la prise ou borne de recharge est généralement reliée au local d’alimentation électrique des espaces communs, et non au tableau électrique de l’utilisateur présent dans son appartement. Dès lors, le fournisseur d’énergie est le même que celui de la copropriété. Toutefois, le raccordement sur les parties communes n’est envisageable que s’il reste assez de puissance disponible. Dans le cas contraire, il est nécessaire d’installer un nouveau point de livraison, ce qui permet d’avoir un fournisseur d’électricité indépendant mais requiert un groupe d’usagers pour partager les coûts additionnels.
Quelle que soit la solution choisie, chaque prise ou borne est toujours équipée d’un compteur individuel pour mesurer l’électricité consommée par l’utilisateur d’une voiture électrique ou hybride, dont le montant lui sera facturé directement. Impossible donc de « faire payer » la recharge d’une voiture électrique à la copropriété ! Des solutions de sécurité (clés, badges) sont par ailleurs proposées pour les prises ou bornes individuelles installées dans un immeuble collectif afin d’éviter qu’un indélicat ne « pique » l’électricité de son voisin.
Dans tous les logements collectifs neufs, le « droit à la prise » est aujourd’hui une réalité. Depuis le 1er janvier 2012, il est obligatoire pour les copropriétés nouvellement construites de doter leur parc de stationnement clos et couvert avec des bornes de recharge individuelles ou collectives. Au moins 10% des places destinées aux véhicules automobiles doivent être équipées, qu’elles soient communes ou pas.
En ce qui concerne les logements collectifs déjà construits, il est possible depuis le 1er janvier 2015 pour chaque habitant permanent de réclamer l’installation (toujours à ses frais) d’une recharge pour voiture électrique dans la copropriété si elle est dotée d’un parc de stationnement clos et couvert. La demande de travaux se fait par courrier recommandé avec avis de réception au syndic de copropriété, ainsi qu’au propriétaire du logement si elle est déposée par un locataire. Cette demande formelle, qui inclut un descriptif détaillé des travaux à réaliser et un schéma d’installation, doit être étudiée par l’assemblée générale dans un délai de trois mois maximum suivant la réception. De ce fait, il est indispensable pour l’habitant concerné de contacter et faire venir un professionnel avant même le dépôt de sa demande pour évaluer les travaux requis.
Les copropriétaires ne peuvent s’opposer à l’installation d’une borne de recharge électrique qu’en saisissant le tribunal d’instance du lieu où se trouve l’immeuble d’habitation, dans un délai de six mois suivant la réception de la demande. Mais dans les faits, il est rare de voir cette procédure être enclenchée. Qui plus est, le seul motif valable de refus est une impossibilité technique de réaliser les travaux...
Si le syndicat des copropriétaires répond favorablement à la demande mais ne réalise pas les travaux, ou si certains copropriétaires s’opposent à l’installation mais ne saisissent pas le tribunal d’instance, le demandeur est en droit de procéder à l'exécution des travaux à ses frais dans un délai de six mois.
Pour les particuliers vivant en copropriété, il existe deux choix principaux en fonction du budget disponible et du temps de charge désiré :
La copropriété peut aussi faire installer une borne de recharge collective, similaire à une « Wallbox » mais plus imposante.
La prise renforcée ressemble à une prise domestique, sauf que celle-ci est spécialement conçue pour effectuer en toute sécurité une recharge de la voiture électrique en copropriété ou dans une maison individuelle avec un courant d’intensité plus élevé atteignant 14A ou 16A. Son coût d’achat est assez faible (à partir de 80 € + coût d’installation), et son temps de charge dure entre 6 heures et 8 heures selon le modèle de voiture.
La «Wallbox» est la solution recommandée par la plupart des constructeurs automobiles, car son niveau de protection est optimal pendant la charge. Son coût d’achat est plus conséquent (au moins 500 € hors coût de la pose), mais son temps de charge est très nettement réduit : entre 1 heure et 4 heures maximum. Dans le cas d’une borne collective « Wallbox » pour copropriétés, le prix d’achat passe à 1 000 € environ.
Pour couvrir les coûts de fourniture et d’installation, les particuliers bénéficient d’un crédit d’impôt de 30 % au titre de la transition énergétique. En copropriété, une aide complémentaire est aussi proposée via le dispositif ADVENIR qui couvre jusqu’à 50% des frais dans la limite de 600€ pour un usage individuel et de 1300€ pour un usage collectif, le montant grimpe respectivement à 960€ et 1660€ s’il y a installation d’un système de pilotage énergétique de la charge (conseillé en cas de recharges simultanées).
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