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Le conseil syndical a normalement pour rôle de défendre les intérêts des copropriétaires auprès du syndic, mais un élu peut s’écarter du droit chemin et utiliser sa fonction à son propre bénéfice et au détriment d’autrui. Heureusement, il existe à la fois des outils démocratiques et légaux pour réagir en cas d’abus de pouvoir du conseil syndical.
Le conseil syndical est l’intermédiaire entre le syndicat des copropriétaires et le syndic de copropriété. En d’autres termes, il fait le lien entre les copropriétaires et l’entreprise chargée d’administrer l’immeuble dans le cas d’un syndic professionnel. Concrètement, le conseil syndical doit remplir trois missions :
Un conseil syndical compte généralement au moins trois membres, élus en assemblée générale des copropriétaires, pour une durée maximale de trois ans renouvelable. Seuls les copropriétaires ou les personnes liées à un copropriétaire (époux ou partenaire, ascendant ou descendant, représentant légal ou usufruitier) ou à un lot de copropriété (associé d’une société propriétaire, acquéreur) peuvent déposer une candidature pour intégrer le conseil syndical.
Une fois élu, le conseiller syndical est bénévole et ne dispose pas de pouvoir décisionnaire. Sa responsabilité civile et pénale peut néanmoins être engagée s’il commet une faute entraînant un préjudice pour la copropriété ou pour un tiers. Une assurance spécifique doit d’ailleurs être souscrite par le syndicat des copropriétaires pour couvrir les conseillers syndicaux de l’immeuble. En revanche, le conseil syndical en tant qu’entité ne possède pas de personnalité juridique, sa responsabilité ne peut donc pas être remise en cause de manière collective.
Le syndicat des copropriétaires attend des élus du conseil syndical la défense de leurs droits. Ces derniers s’investissent dans un mandat de conseiller syndical pour veiller à la bonne gestion de l’immeuble et à la valorisation des parties communes. Mais comme dans toute organisation humaine, des conflits de personnes ou l’appât du gain peuvent conduire un conseil syndical mal intentionné à des actions qui vont contre l’intérêt des copropriétaires et de la copropriété.
Un abus de pouvoir du conseil syndical peut être d’ordre organisationnel, lorsqu’il agit avec mauvaise foi pour nuire à un ou plusieurs copropriétaires. C’est par exemple le cas quand un conseiller syndical décide d’ignorer les demandes d’un copropriétaire d’inscrire une résolution à l’ordre du jour d’une prochaine assemblée générale et de ne pas les relayer au syndic. Un conseiller syndical qui se rend coupable d’une violation de domicile en prétextant sa fonction est également dans un cas de figure d’abus de pouvoir. Idem s’il outrepasse sa fonction en tenant des propos diffamatoires envers le syndic, un copropriétaire ou un prestataire.
L’autre volet est évidemment financier. Le détournement de fonds est à ce titre le cas le plus classique d’abus de pouvoir de la part d’un conseiller syndical, par exemple en demandant le remboursement de frais alors qu’il s’agit de dépenses non justifiées (sans rapport avec sa fonction). De même, l’entente frauduleuse avec un prestataire est un abus de pouvoir assimilable à une faute, lorsqu’il existe un conflit d’intérêts avec une entreprise ou encore une collusion avec le syndic.
La meilleure des manières pour éviter un abus de pouvoir au sein d’un conseil syndical est de veiller à une meilleure formation des conseillers syndicaux, et de s’assurer qu'il existe une communication et une transparence saine entre membres. Néanmoins, lorsqu’une faute est constatée, il existe plusieurs leviers pour réagir à un abus de pouvoir du conseil syndical :
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