Lors de la mise en copropriété d’un immeuble, les copropriétaires doivent s’entendre sur un règlement de copropriété. Ce document écrit obligatoire fixe les règles de vie et de gestion de leur communauté. Décryptage.
Avoir à définir un règlement de copropriété n’est pas chose courante. Le document n’est rédigé qu’une seule fois : lors de la mise en copropriété d’un bien. Encore faut-il qu’il s’agisse d’un immeuble ancien, car lors de la vente d’un bien neuf, c’est souvent le promoteur qui se charge de sa rédaction.
Les seuls ayant l’opportunité de participer à la rédaction et de voter un règlement de copropriété sont les futurs copropriétaires d’un immeuble ancien sur le point d’être divisé et mis en copropriété. Les héritiers d’un immeuble qui voudraient le diviser pour y acquérir un ou plusieurs de ses lots, par exemple. Il leur incombe de se mettre d’accord sur ce document d’une importance capitale.
Apparus au cours du XIXe siècle avec la multiplication des immeubles collectifs et l’apparition des équipements communs (eau courante, gaz, électricité, chauffage collectif et ascenseurs) ainsi que des services communs (comme les concierges), les règlements de copropriété – appelés à l’époque « chartes » – tentent alors de pallier l’absence de législation. Depuis la loi de juillet 1965 sur la copropriété, ils sont devenus obligatoires. Ils définissent l’organisation et le fonctionnement de l’immeuble au niveau pratique et juridique.
Un règlement de copropriété fixe ainsi :
Outre ces règles de vie, le règlement de copropriété détermine également les règles de gestion juridique de l’immeuble. A savoir :
Non, ce n’est pas qu’un simple contrat entre les copropriétaires. Le règlement de copropriété joue le rôle de constitution au sein de l’immeuble. C’est un document « opposable de plein droit aux copropriétaires et à leurs ayants cause universels ou à titre universel ». Autrement dit, s’il est violé, il peut justifier qu’un copropriétaire ou le syndicat des copropriétaires porte plainte devant le tribunal de grande instance. Il leur faudra faire effectuer un constat par un huissier pour justifier une infraction devant un juge, qui pourra la sanctionner.
Cette force juridique dont est doté le règlement de copropriété lui impose certaines règles pour être valable. Sa rédaction doit être effectuée par un professionnel : notaire, architecte, avocat, géomètre-expert ou organisme spécialisé compétent. Il s’agit d’un acte notarié, qui doit être voté à la majorité (majorité des membres du syndicat représentant au moins deux tiers des voix).
Il doit être publié par un notaire au fichier immobilier, comme l’état descriptif de division de l’immeuble, et au service de la publicité foncière de la commune concernée. Le syndic de copropriété doit en conserver un exemplaire dans les archives de l’immeuble.
Les clauses d’un règlement de copropriété doivent respecter l’ordre public et les bonnes mœurs ainsi que les dispositions impératives à la loi du 10 juillet 1965. Toute clause contraire est réputée non-écrite et peut être contestée à tout moment devant un juge. Une fois déclarée non-écrite par celui-ci, elle est censée n’avoir jamais existé. En revanche, tant qu’elle n’est pas déclarée non-écrite par une décision de justice, même irrégulière, cette clause s’applique.
Si le règlement de copropriété a une si grande importance au niveau juridique, c’est également parce qu’il s’impose à tous ceux qui font partie de l’immeuble : les copropriétaires qui ont participé à son élaboration, le syndic, qui a la charge de le faire respecter, mais aussi, les copropriétaires futurs, qui n’auront pas participé à sa rédaction et aux locataires.
C’est au syndic - professionnel ou bénévole - qu’il revient de faire appliquer ce règlement de copropriété. En cas d’infraction, il doit mettre en demeure le copropriétaire concerné de le respecter. Et, en cas de trouble, il a le droit d’engager une action en justice directement, sans même demander l’autorisation aux copropriétaires.
Les copropriétaires ont la possibilité de modifier le règlement de copropriété lors d’un vote en assemblée générale. Dans le cas d’une harmonisation des règles avec la loi sur la copropriété, un vote à la majorité simple suffit.
S’il s’agit d’une modification concernant l’usage ou la jouissance des parties communes, une modification ou une adaptation du règlement, la double majorité est requise, sous réserve que les modifications apportées ne portent atteinte aux droits des copropriétaires sur leurs parties privatives. Il n’est possible de modifier la nature des parties - communes ou privatives - qu’avec un vote à l’unanimité. Idem pour toute modification de répartition des charges.
Dans certains cas, rares, l’immeuble déjà en copropriété, n’a pas de règlement établi. Dans ce cas, c’est au syndicat de voter pour la création d’un règlement de copropriété via un vote de l’assemblée générale à majorité double. En cas contraire, ou à défaut d’accord, tout copropriétaire peut saisir le tribunal de grande instance. Le juge imposera alors un règlement après expertise judiciaire, sans demander leur avis aux copropriétaires, qui n’auront d’autres choix que de s’y plier.
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