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Vous êtes en désaccord avec une décision votée par votre assemblée générale de copropriété ? Le mode de votation évite généralement d’imposer une décision contraire aux intérêts des copropriétaires, mais il se peut que l’un d'eux se sente lésé. Si c’est votre cas, il vous est (peut-être) possible de la contester, au prix d’une longue démarche semée d’embûches, qui peut se retourner contre vous en cas de procédure abusive. Découvrez dans quelles conditions, et surtout comment !
Découvrez notre dossier complet consacré à l'assemblée générale des copropriétaires :
Avant de vous lancer, sachez que contester une décision adoptée en assemblée générale de copropriété – une décision votée, aussi appelée résolution – est une procédure longue et coûteuse. Vous devrez prendre un avocat et saisir le juge du tribunal de grande instance contre le syndicat des copropriétaires : ce n’est pas le rôle du conseil syndical ou du syndic de traiter directement ce type de demande. Prévoyez un à deux ans pour obtenir une décision de première instance, et si vous allez jusqu’au bout de la procédure – si vous faites appel, puis vous pourvoyez en cassation – cela pourra prendre une petite dizaine d’années, pour un coût pouvant grimper jusqu’à 10 000 euros. Mieux vaut donc vous assurer de votre légitimité ainsi que de celle des motifs d’annulation que vous souhaitez invoquer.
Seul un copropriétaire qui a voté contre une décision prise en AG de copro, pour une décision rejetée ou n’ayant pas assisté à l’assemblée générale peut demander l’annulation d’une résolution. C’est ce que l’on appelle intenter une action en nullité.
Les copropriétaires qui ont voté – directement ou par leur mandataire – pour la résolution adoptée ou contre une résolution rejetée n’ont pas le droit contester. Idem pour les abstentionnistes, qui peuvent cependant agir s’ils démontrent avoir été trompés ; on parle alors de dol. De leur côté, les tiers, locataires, syndicat des copropriétaires, promoteurs et associés d’une société civile d’attribution ne peuvent pas remettre en cause une décision prise par l’assemblée générale des copropriétaires.
En cas de vente, c’est la personne qui est copropriétaire au moment de l’assemblée générale qui peut agir. Le vendeur peut contester uniquement des décisions prises avant la vente. Quant à l’acquéreur, il ne peut contester une décision prise avant son acquisition, sauf si celle-ci a été votée sans son avis à la date à laquelle statue le tribunal.
Lorsqu’un lot appartient à plusieurs personnes, aussi appelés indivisaires, le consentement de tous est nécessaire pour contester les décisions qui ne relèvent pas de l’exploitation normale du bien. L’usufruitier d’un lot a le droit de contester les décisions votées en assemblée au même titre qu’un copropriétaire.
Un copropriétaire qui souhaite faire annuler une décision a deux mois pour agir, à compter de la date de réception du procès-verbal de l’assemblée générale, ce document envoyé par le syndic aux copropriétaires et qui rend compte des décisions adoptées à l’issue de l’assemblée générale. Après deux mois, les décisions votées sont considérées comme définitives. Ce délai s’applique même si l’irrégularité d’une procédure est découverte après l’expiration de ces deux mois.
Attention au calcul du délai :
Il est possible de contester une décision après le délai de deux mois si elle est contraire aux dispositions impératives à la loi de 1965, texte fondateur de la copropriété selon lequel la copropriété est tenue de garantir les intérêts individuels tout en préservant l’intérêt collectif.
Autre fenêtre de tir : si vous n’avez pas reçu de procès-verbal, ou qu’il n’a pas été envoyé en bonne et due forme (par lettre recommandée avec accusé de réception), vous avez 10 ans pour contester.
Le vote d’une assemblée de copropriétaires approuvant les comptes de la copropriété ne vaut pas approbation du compte individuel d'un copropriétaire. Celui-ci peut donc demander la rectification des erreurs commises dans l'établissement de son compte sans que puisse lui être opposé le délai de deux mois.
Si un copropriétaire conteste une décision concernant des travaux, leur exécution sera suspendue, sauf en cas d’urgence. Passés deux mois, ils pourront être exécutés même si la décision a été attaquée. Toutes les autres décisions prennent effet immédiatement, sauf si les copropriétaires en décident autrement. En cas de travaux d’amélioration votés par l’assemblée, et malgré une action en justice intentée par un copropriétaire ne les voulant pas, il ne pourra pas réclamer le paiement de sa quote-part pour ces travaux.
Il est possible de déposer une demande d’annulation pour une décision, ou pour l’assemblée générale de copropriété dans son ensemble. Dans les deux cas, le tribunal se prononcera non pas en fonction de l’appréciation des décisions prises, mais de la façon dont elles ont été prises. C’est donc du côté des irrégularités de procédures qu’il va falloir chercher.
Voici des motifs valables pour l’annulation d’une décision votée en assemblée générale :
Et des motifs valables pour l’annulation de l’assemblée générale dans son ensemble :
Si vous obtenez gain de cause auprès du tribunal, vous ne pourrez pas demander la restitution des charges de copropriété déjà versées. Les tribunaux acceptent cependant d’indemniser le préjudice en « perte de temps, souci et tracas ». Par ailleurs, le syndicat de copropriété peut contre-attaquer en réclamant des dommages et intérêts s’il estime la procédure abusive.
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